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Stefano Zacchiroli Google Award for Inclusion Research

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Image d’entête source Freepik

Stefano Zacchiroli, professeur en informatique à Télécom Paris, se voit attribuer par Google l’Award for Inclusion Research : ce prix vient couronner ses travaux sur la diversité, notamment de genre et géographique, dans les contributions au logiciel libre.

Avec ce prix, Google récompense depuis 2020 les recherches universitaires susceptibles d’avoir un impact positif sur la société.

Les logiciels libres sont partout, dans tous les dispositifs numériques que nous utilisons quotidiennement et ils se développent à un rythme exponentiel dans le monde : le nombre de contributeurs s’élève à une quarantaine de millions de personnes dans le monde et les contributions, ou « commits » en jargon, doublent tous les deux-trois ans. Cependant, même s’ils évoluent vers une plus grande diversité et notamment une féminisation des profils, ils restent produits par des hommes, blancs, souvent américains.

Stefano Zacchiroli, professeur en informatique à Télécom Paris (première grande école d’ingénieurs sur le numérique), a réalisé plusieurs études en la matière en collaboration avec Davide Rossi (récompensé aussi avec ce prix), du Département d’Informatique de l’Université de Bologne en Italie, autour de cette problématique.

Leur étude à très grand échelle (160 millions des projets open source étudiés sur une période de 50 ans) publiée en juin dernier à la conférence ICSE 2022 (International Conference on Software Engineering) a révélé que ces douze dernières années, la proportion des femmes dans la production de logiciels libres a augmenté régulièrement dans le monde entier pour atteindre environ 10% de contributrices actives sur la planète. Elle est venue compléter une autre étude de même ampleur, publiée à la conférence associée MSR 2022 (Mining Software Repositories), portant sur la provenance géographique des contributions ; cette étude montre que la diversité géographique s’est accrue avec le temps, rééquilibrant les contributions en Europe (et, dans une moindre mesure, en Asie) après des décennies de domination américaine.

Si cette diversité géographique dans le logiciel libre est en train de progresser, celle de genre progresse dans des proportions bien moindres. La très grande majorité (86,5%) des contributeurs sont des hommes (10,4 M pour seulement 1,6 M de femmes). Le déséquilibre est encore plus manifeste pour les contributions : 91,9% des commits (pour un total de 10,4 M commits) ont été masculines, pour 8,1% (1,6 M commits) féminines.

Le prix Google Award for Inclusion Research récompense la proposition d’étude « What Causes the Lack of Diversity in Open Source? », qui vise à caractériser la diversité, ou plutôt le manque de diversité des écosystèmes et projets de logiciel libre, ainsi qu’à déterminer ses causes internes et externes à différentes échelles. Les résultats attendus alimenteront le débat public autour du manque de diversité dans le développement des nouvelles technologies et fourniront des éléments factuels utiles pour y remédier.

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