Limiter les ondes sur son territoire, c’est possible (TechniCités)
lundi 11 janvier 2021Très exactement 460 588 selon l’ANFR, qui recense indifféremment les antennes 2G, 3G, 4G ou 5G. Face à cette prolifération, certaines collectivités s’interrogent sur la nécessité du contrôle. Après tout, la consommation de données mobiles progresse sans cesse : doit-elle souffrir d’une limitation de vitesse ? […]
Déploiement des équipements relais
Là où les ondes des antennes extérieures ne pénètrent pas, ce sont les collectivités qui organisent le déploiement d’équipements relais. Il est alors possible de contacter les différents opérateurs pour qu’ils déploient leurs équipements ou de faire affaire avec un tiers qui mettra en place un équipement unique, ensuite loué aux opérateurs. C’est le choix qui a été fait dans le métro rennais en 2018. La collectivité a alors signé un contrat avec l’opérateur TDF pour apporter le très haut débit mobile tout en respectant des contraintes d’exposition bien inférieure aux normes légales – celles-ci varient de 28 à 61 volts par mètre (V/m). Dans les sous-sols rennais, le conseil métropolitain impose « un niveau de champ d’exposition médian inférieur à 0,3 V/m, inférieur à 1 V/m dans 99 % des cas et n’excédant pas 3 V/m ». Charge à l’opérateur de se mettre en conformité avec les termes du contrat. Ce qu’il a fait en déployant sa technologie maison : le système DAS, pour distributed antenna system.
Mutualiser les antennes indoor
« Il s’agit d’une infrastructure mutualisée », détaille Ysabelle Cochemé, de l’entreprise TDF. « Chaque antenne directionnelle envoie les signaux de tous les opérateurs dans une direction donnée, ajustée au mieux pour couvrir une station de métro. Il n’y a donc qu’une seule antenne à la place d’une pour chaque opérateur. C’est plus économique et plus écologique ». Derrière l’antenne, chaque opérateur dispose de son local technique qui transmet son signal à l’antenne relais. Cette technique de mutualisation est aussi utilisée dans une dizaine de kilomètres de tunnel de la rocade marseillaise. TDF a également signé en 2017 un contrat-cadre de vingt-cinq ans avec SNCF Gares & Connexions pour déployer ses DAS.
Au-delà de la mutualisation, ce type de contrat permet aussi d’avoir un interlocuteur unique et de fournir la bande passante de façon non discriminante. La concurrence entre opérateurs grand public se joue alors uniquement sur la largeur du spectre acquise et non sur la puissance des antennes.
Paradoxalement, en cas de mutualisation, un même transfert d’information peut demander plus de puissance à cause des interférences entre les différentes longueurs d’onde portées par l’antenne. « Et puis il faut garder en tête que lorsque l’on parle d’exposition aux ondes, elle provient très majoritairement des téléphones portables », continue le chercheur. « Pour donner un ordre d’idée, dix minutes de conversation téléphonique sans kit main libre équivaut à un mois d’exposition à une antenne relais. Et ce n’est pas tout car la distance entre l’antenne et l’utilisateur a également son influence. Plus l’antenne est loin de l’appareil et plus le portable émet fort ! » […]