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Jeunes diplômés : taux d'emploi en baisse, salaires en hausse, inégalités persistantes

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Malgré une insertion professionnelle en repli sur un an, les salaires décrochés par les jeunes diplômés des grandes écoles continuent d’augmenter, selon l’enquête insertion 2024 de la Conférence des Grandes Écoles.

Conditions très favorables

« Le taux net d’emploi reste très élevé », a ainsi souligné Nicolas Glady, vice-président de la commission formation de la Conférence des grandes écoles et directeur de Télécom Paris , lors d’une conférence de presse de présentation des résultats de l’enquête 2024.

Malgré ce petit coup de mou en matière d’emploi des jeunes diplômés, leurs conditions d’embauche – lorsqu’ils trouvent un premier job – restent très bonnes. Ainsi, 84,2% des jeunes fraîchement sortis des grandes écoles en 2023 ont signé un CDI (85,5% pour la promotion précédente). « Le salaire reste l’un des éléments les plus importants en matière de qualité d’insertion et de valorisation de nos diplômés », souligne Nicolas Glady. Et bonne nouvelle, il est en légère augmentation sur un an : 39 010 euros brut en moyenne en 2024, contre 38 184 euros en 2023.

Les managers restent en tête, avec un salaire moyen hors primes de 40 241 euros, les ingénieurs diplômés gagnent 38 520 euros en moyenne, et les diplômés des écoles d’autres spécialités, eux, gagnent 38 029 euros. « Les salaires augmentent plus vite que l’inflation. C’est un signal de la qualité et de la valorisation de nos écoles », estime Nicolas Glady, rapporteur de l’enquête de la CGE.

Mais inégalités persistantes

Si la tendance globale reste positive en matière de rémunération des jeunes diplômés des grandes écoles, on ne peut pas en dire autant lorsqu’on observe cet indicateur selon le sexe. Ainsi, à quelques rares exceptions près (transport, BTP, métallurgie notamment), « le salaire des hommes est systématiquement supérieur à celui des femmes, quel que soit le secteur », regrette Nicolas Glady. Et bien souvent, la différence est significative « alors que ce sont des personnes qui sortent des mêmes écoles avec le même niveau de diplôme ». La preuve, selon l’expert, que les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes ne sont «pas qu’une question d’orientation».

Le directeur de Télécom Paris appelle donc les grandes écoles à multiplier leurs efforts en la matière (environ deux tiers de ces établissements ont déjà une stratégie visant à renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes). Sinon, « à ce rythme-là, on va mettre 60 ans pour arriver à l’égalité salariale », alerte-t-il.

La formation n’est pas seule responsable des disparités salariales. […]
Cette année, à diplôme et expérience égaux, le salaire moyen hors prime des hommes (39 804 euros) est supérieur de 5,2 % (37 835 euros).
Or en 2023, cet écart était déjà de 5,2 % . Malgré les actions de coaching des écoles pour encourager les jeunes femmes à négocier leurs revenus, rien n’a donc changé depuis une année. C’est dans les secteurs de la banque-assurance, du conseil et des technologies de l’information et de la communication (TIC) que les écarts sont les plus forts à l’embauche.

Un vrai plus : l’alternance

Par ailleurs, les formations en apprentissage sont une réelle plus-value pour les Grandes Écoles, comme le confie Nicolas Glady : « L’apprentissage est aujourd’hui un dispositif essentiel pour les Grandes Écoles, s’il favorise l’insertion professionnelle des étudiants et étudiantes tout au long de leur parcours académique en créant un lien unique avec les entreprises, il permet surtout d’accroître la diversité au sein de nos établissements. »

Image d’entête source Smart Impulse