Alain Amariglio
De l’entrepreneur couronné de succès au professeur des écoles.
Pourquoi avais-tu choisi Télécom Paris à l’époque ?
C’était la mieux classée des écoles que j’avais obtenues. Je n’avais donc pas à l’époque d’intérêt particulier pour les télécoms et l’informatique. Mais je n’ai rien regretté ensuite !
Quels sont les souvenirs les plus marquants de ton passage à Télécom Paris ?
La liberté et les responsabilités dans les activités qui nous étaient offertes, à Paris, pour la première fois… Après les classes préparatoires, le contraste était violent. Je me suis occupé du Forum, du Vidéo Club, du Club Échecs… Côté enseignement, j’ai un excellent souvenir de deux enseignants-chercheurs, Alain Maruani et Bernard Burtschy dont le cours d’Analyse de Données s’est avéré précieux lors de la création de SLP.
Pourquoi te lancer dans l’aventure entrepreneuriale à la sortie de l’École ?
En 1988, la création d’entreprise n’était pas un sport très répandu. Les grandes entreprises nous courtisaient. Nous étions plusieurs amis de la promo 88 à leur préférer l’aventure. Trois d’entre nous (Jean Schmitt, Jérôme Pujol et moi-même) avons décidé d’aller jusqu’au bout, transformant l’idée en projet. L’École nous a permis de consacrer notre dossier long à une étude préalable, avec un plan détaillé très pro.
Pourquoi, après 15 ans dans le monde de l’entreprise, choisir de devenir professeur des écoles ?
C’est une longue histoire, que je raconte dans Il était une fois une start-up et Dans la classe. Au début, avec SLP, nous avons joué à l’entreprise, en trouvant des clients, des locaux, des employés, des ordinateurs, pas toujours dans le bon ordre. Puis le jeu a changé de niveau, nous avons fait appel à des investisseurs, SLP a grandi, s’est internationalisée, pour finalement être rachetée par Gemalto. Après cette spirale de quinze ans, j’ai éprouvé le besoin de changer, de ne plus être en situation de manager, mais responsable de ma propre action, en prise directe sur la réalité. J’avais toujours voulu enseigner. Devenir instit était une évidence.
En quoi ta formation à Télécom Paris t’a-t-elle aidé dans tes postes successifs ?
D’une part, le diplôme rassurait nos clients et interlocuteurs. D’autre part, notre connaissance du monde des Télécoms nous a permis de positionner SLP sur le marché des opérateurs de manière naturelle. Enfin, nos connaissances en maths, en stats et en informatique nous été très utiles lorsque nous avons dû définir, dans l’urgence, un premier métier.
Lorsque je suis devenu instit, j’ai dû faire appel à d’autres compétences, mais une bonne base scientifique est un sérieux atout avec de jeunes élèves curieux de tout. Et peut aussi donner un certain poids, une certaine tranquillité dans les différentes situations rencontrées hors de la salle de classe, avec les parents d’élèves ou l’administration.
Que sais-tu de la stratégie de l’École ? Qu’en penses-tu ?
Le rapprochement avec les autres acteurs de Paris-Saclay devrait renforcer la pluridisciplinarité des élèves, qui est un enjeu fort dans le numérique et la création d’entreprise.
J’ai d’ailleurs été ravi d’apprendre que l’École mettait la priorité sur la création d’entreprises. J’y vois un signe de vitalité encourageant !