Un biocluster pour l’innovation contre le cancer (I'm Tech)
samedi 17 février 2024Le cancer constitue un domaine de recherche et d’innovation parmi les plus complexes. Les manifestations de cette pathologie sont quasiment individuelles et uniques, avec des profils de maladie extrêmement diversifiés. « Aujourd’hui nous classons les cancers par organe. Mais l’état des connaissances de la recherche est tel que certains spécialistes se demandent si nous n’avons pas complétement tort et s’il ne faudrait pas plutôt les catégoriser d’après leurs marqueurs moléculaires et génétiques. C’est vertigineux ! », constate Elsa Angelini.
Cette chercheuse à Télécom Paris, spécialisée dans le domaine de l’imagerie biomédicale et l’apprentissage automatique, est fortement impliquée dans un projet de soutien à l’innovation contre le cancer, le Paris Saclay Cancer Cluster (PSCC). […]
Un lien étroit avec la formation
L’Université Paris-Saclay et l’Institut Polytechnique de Paris [Télécom Paris et Télécom SudParis] contribuent en nature au PSCC. Les deux membres académiques mettent à disposition des projets accompagnés par le PSCC un catalogue de leurs formations susceptibles de les intéresser. Les thèmes sont assez larges, allant de l’apprentissage automatique et la représentation des connaissances en imagerie médicale, à la mécanique des fluides appliquée à la biologie, en passant par la régulation et l’éthique autour de l’humain augmenté.
« Pour l’instant, nous ouvrons ces cours existants gratuitement à ces personnes : elles peuvent assister aux amphis et aux travaux pratiques », explique Elsa Angelini. « L’idée n’est pas de leur proposer des formations diplômantes au long cours, mais vraiment un support pour acquérir de la connaissance qui leur manque. C’est pourquoi dans un deuxième temps, nous souhaiterions leur proposer des formations dédiées et plus adaptées, comme des Master Class et Ecoles d’été. »
La chercheuse estime que la partition des partenaires académiques du PSCC s’inscrit dans un cercle vertueux. En plus d’alimenter l’écosystème, ils ont le rôle d’orienter leurs communautés étudiantes et doctorales vers ce domaine d’innovation « qui a du sens et un impact important », souligne-t-elle. « Nous avons également le souhait que la donnée mise à disposition soit exploitée dans des cas d’usage de nos cours, et que cela nous amène à former plus d’enseignants-chercheurs sur plus de types de données médicales, comme des données génomiques qui sont encore peu exploitées dans nos recherches. » Ces synergies pourraient conduire à la création de modules de formations ou de filières entières dédiées aux biotechnologies ou au biomédical. […]