L’Inserm souhaite nous voir vieillir en bonne santé grâce à la data science
mardi 21 juillet 2020Cet article est le compte-rendu du séminaire data science des Mastères Spécialisés Big Data et Intelligence Artificielle du jeudi 11 juin 2020. Intervenants :
Dr Isabelle Ader, Chercheuse Inserm, Laboratoire STROMALab, Toulouse. Ses travaux de recherches consistent en l’étude des mécanismes biologiques pouvant réguler le devenir des tissus de l’organisme dans des contextes physiopathologiques tels que le vieillissement et le cancer.
Dr Paul Monsarrat, Chirurgien-Dentiste et Chercheur à STROMALab, Toulouse. Il appartient au laboratoire de recherche biomédicale STROMALab et est affilié à l’Institut d’Intelligence Artificielle de Toulouse (ANITI).
L’âge biologique au centre du projet INSPIRE
En préambule, il est important de faire le constat suivant : la médecine évolue. En effet, Paul Monsarrat souligne le fait que les nouvelles technologies vont faire muer une médecine encore actuellement très symptomatique vers une médecine préventive. Le projet INSPIRE vise à promouvoir le vieillissement en bonne santé, c’est-à-dire « le processus de développement et de maintien des capacités fonctionnelles qui permet aux personnes âgées d’accéder au bien-être » au sens de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Pour vieillir en bonne santé, se pose la question de l’âge biologique. Le graphique suivant illustre le fait que l’avancée en âge entraîne la perte progressive des capacités fonctionnelles. Ces dernières ont été définies par l’OMS. On compte :
- la sensorialité
- la motricité
- la cognition
- la vitalité
- les capacités psycho-sociales
Comment vieillir en meilleure santé grâce à une approche data science ?
Pour cela, il faut répondre aux deux questions suivantes :
- Quel est l’âge biologique de la personne ? l’âge étant en soi un facteur de risque
- Quels sont les marqueurs de la robustesse ou de la fragilité d’un individu ?
Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont constitué des cohortes (humaines et animales), c’est-à-dire des groupes d’individus selon leur âge chronologique. La cohorte translationnelle humaine ou cohorte INSPIRE-T (en cours de recrutement) sera constituée d’un groupe de 1000 sujets volontaires âgés de 20 à plus de 100 ans. Ces volontaires seront évalués sur leurs fonctions, plus particulièrement de motricité et de cognition et subiront des tests paracliniques. Grâce à ces participants, la cohorte INSPIRE-T rassemblera de nombreuses ressources biologiques, tissulaires, cliniques, d’imagerie et digitales nécessaires aux laboratoires pour des programmes de recherche translationnelle chez l’homme, en regard de ce qui est étudié sur les modèles animaux. Les chercheurs auront alors une base de données substantielles, retraçant l’évolution des fonctions observées au cours du temps.
Il devient évident que la réduction de dimension et le croisement de caractéristiques entre les individus sont des enjeux essentiels dans le projet pour déterminer les marqueurs de vieillissement. Il est enfin à noter que ce sujet est transversal et qu’il nécessite la contribution de nombreuses spécialités, procurant ainsi aux données des atouts d’exhaustivité et de diversité.
Compte-rendu rédigé par Matthieu Desse, Guillaume Lehericy et Li Xu, étudiants de la promotion 2019-2020 du Mastère Spécialisé Big Data de Télécom Paris.