Pourquoi le projet de «smart city» de Google à Toronto déchaîne les passions (L'Usine Nouvelle)
jeudi 5 décembre 2019Antonio Casilli, sociologue, professeur à Télécom Paris, auteur de « En attendant les robots » : « Au niveau de la législation canadienne, il y a la loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), qui est une loi fédérale. Or comme le souligne le député Franck Baylis [élu au Québec] dans cette audition [Sidewalk Labs devant la chambre des communes du Canada], Toronto ne ‘dispose pas d’une LPRPDE’. On se dit que ce n’est pas un hasard que Google ait choisi Toronto ; cette loi ne s’y applique pas ».
« Le modèle d’affaires est ici basé sur la production de données à des fins de technologies intelligentes », estime Antonio Casilli. « Ce sont les données des citoyens qui feront tourner la machine Sidewalk Labs : c’est un cas classique de ‘digital labor’. C’est-à-dire qu’ils vont se servir de Toronto comme d’un laboratoire, où les données des citoyens vont servir à entraîner les intelligences artificielles », poursuit-il.
Article initialement publié le 31 octobre 2019 sur La Gazette des Communes
Source de l’illustration : CDN Pixabay