Sophie Vergne
Ingénieure, cheffe du département stratégie et transformation digitale chez Total.
Pourquoi avais-tu choisi Télécom Paris à l’époque ?
L’idée de rejoindre Paris et son effervescence était vraiment très séduisante pour la Varoise que je suis. Télécom Paris s’est imposée pour deux raisons : la promesse d’avenir offerte par les nouvelles technologies et parce que c’était la meilleure école que mon classement me permettait d’intégrer.
Quels sont les souvenirs les plus marquants de ton passage à Télécom Paris ?
Ce qui m’a le plus marquée c’est l’autonomie laissée aux élèves.
Chacun est libre de s’investir dans la vie de l’École, la vie étudiante, les études etc., sous condition de résultats. Pour ma part, j’ai choisi d’équilibrer apprentissage théorique et apprentissage pratique en rejoignant le BDE.
Parle-nous de tes dix années de carrière…
À la sortie, j’hésitais entre conseil et industrie et j’ai opté pour Total, où j’ai rejoint les équipes IT. Quelques années plus tard, j’ai eu envie de me rapprocher du coeur de métier. J’ai alors pris la responsabilité d’une équipe dont la mission consistait à suivre des projets de construction de plateformes… J’y ai trouvé des bâtisseurs des temps modernes, des ingénieurs pluridisciplinaires qui défient les éléments (comme forer dans l’offshore profond ou dans le permafrost).
Il y a plus de deux ans, j’ai rejoint la nouvelle direction chargée de la transformation digitale de la branche commerciale. Pour moi, l’occasion d’écrire une page neuve pour le groupe était trop belle et j’ai décidé de
quitter un monde d’explorateurs pétroliers pour rejoindre les pionniers de la technologie.
En quoi le numérique est-il désormais stratégique pour Total ?
La branche commerciale a pris la chose très au sérieux lorsqu’elle a constaté que ses produits étaient vendus sur Amazon et Oscaro, et que la menace d’intermédiation était réelle. Aujourd’hui, elle considère le digital également comme une formidable opportunité. Nous avons structuré notre stratégie digitale autour de deux axes : l’innovation incrémentale et l’innovation de rupture. Nous réfléchissons à lancer
nos propres start-up afin de « défier » nos business units. Les autres branches de Total se sont également lancées dans l’aventure digitale (usine 4.0, opérateur connecté…).
Et un Chief Data Officer a été récemment nommé pour coordonner l’ensemble des initiatives digitales du groupe.
En quoi ta formation à Télécom Paris t’a-t-elle aidée ?
Mon diplôme a été un passeport pour rejoindre Total. C’est la couche multidisciplinaire qui m’a le plus servi : bases techniques mais aussi droit, marketing, comptabilité… et surtout l’expérience du travail en équipe
acquise lors des projets d’élèves et au BDE. Enfin, mon diplôme m’a de nouveau servi pour prendre mon poste actuel. Le fait que je sois ingénieure Télécom Paris a assis ma légitimité pour accompagner la direction et y insuffler modernité et technologie.
Que sais-tu de la stratégie de l’École ? Qu’en penses-tu ?
J’attends la constitution, à Saclay, d’un « méga campus » à la Française. À l’heure de l’Open Innovation, nous aurons tous à gagner, étudiants, écoles et entreprises, à renforcer nos coopérations. Télécom
Paris pourra y développer des offres dans les domaines du numérique et de l’entrepreneuriat. Et s’appuyer sur les anciens de l’École pour diffuser ces offres au sein des entreprises.