Bénédicte David
Directrice d’Orange Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest.
Pourquoi avais-tu choisi Télécom Paris à l’époque ?
J’étais normalienne, j’avais envie d’aller vers l’entreprise. Les Télécom apparaissaient déjà comme un secteur à forte transformation. C’est pourquoi j’ai choisi le Corps des télécoms.
Quels sont les souvenirs les plus marquants de ton passage à Télécom Paris ?
L’esprit collectif et les gens ouverts et passionnés par leur secteur. C’est là que je me suis initiée à l’économie et au marketing et que j’ai décidé de m’orienter dans cette voie.
Parle-nous de tes vingt-cinq années de carrière… et de la logique de tes changements de poste.
Alors que la logique de l’époque me prédestinait à faire de la recherche, j’ai fait le choix de prendre un poste très opérationnel chez Orange, me permettant de faire du management et je me suis retrouvée en Direction opérationnelle en charge de la production de lignes. C’était un poste très formateur, qui m’a passionnée. A suivi ensuite une série d’autres postes toujours opérationnels me rapprochant de plus en plus du client. En 2007, j’ai rejoint le Technocentre (qui développe les nouveaux produits et services d’Orange) tout juste créé pour rebooster son leadership en matière d’innovation, car j’avais envie d’être au cœur de la partie. Après avoir travaillé sur des sujets passionnants autour de la VoIP, j’ai eu la responsabilité de monter le Technocentre pour nos filiales africaines. Le début d’une belle histoire d’amour avec l’Afrique… Aujourd’hui, je suis directrice de zone au sein d’Orange Middle East & Africa en charge de cinq pays : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Libéria, Cameroun et République Centrafricaine.
Quel est aujourd’hui l’apport du numérique au développement de l’Afrique ?
Il est et sera énorme. En Europe, on transforme un secteur grâce au numérique. En Afrique, on comble des manques criants d’infrastructures dans le e-commerce, la banque, l’énergie, etc. et on le fait avec l’outil le plus répandu en Afrique : le téléphone. Un Africain sur deux a un téléphone alors qu’il n’est qu’un sur trois à avoir l’électricité. Le numérique est un outil indispensable du développement des pays africains au bénéfice des populations. Et contribuer à cette noble cause est une réelle source de motivation.
Aujourd’hui et dans ta carrière, qu’est-ce qui t’a été le plus utile dans ce que tu as appris à l’École ?
Je pense que toute Grande École doit apprendre l’adaptation, l’ouverture et la curiosité, et dans mon cas, Télécom Paris y a clairement contribué !
Que sais-tu de la stratégie de l’École ? Qu’en penses-tu ? Aurais-tu des conseils à donner ?
L’intensité de ma vie professionnelle combinée à ma vie personnelle (mère de 4 enfants) fait que je n’ai pas été une Alumni très active… J’ai aujourd’hui plus envie de transmettre mon expérience aux jeunes et vais donc essayer de corriger cela ! Ceci étant, je sais que l’Ecole se veut de plus en plus ouverte et cela me paraît la très bonne stratégie. Dans le contexte d’uberisation que nous connaissons, Télécom Paris se doit d’attirer des talents qui auront vocation à travailler dans tous les secteurs économiques et qui seront des managers clés de la transformation des entreprises, sans laquelle leur compétitivité voire leur survie sera en jeu.