The Long Road to Sobriety : un article primé à la conférence ICT4S
lundi 10 juillet 2023
Arsalan Ahmed était étudiant en Master à l’Université de Lorraine, il est venu faire son stage à Télécom Paris sur un financement indépendant de tout projet.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) représentent environ 1,8% à 3,9% des émissions globales de gaz à effet de serre (GES). Dans ce contexte, il est crucial de savoir quelle est la consommation énergétique des réseaux mobiles et son évolution dans le temps. Il est fort probable que les gains d’efficacité énergétique obtenus grâce à l’évolution technologique ont au moins été compensés par l’augmentation du trafic de données. Dans cet article, nous proposons donc une estimation de la consommation en phase d’usage des stations de base déployées en France entre 2015 et 2022. Malheureusement, le manque de données publiques entrave le processus d’estimation. Afin de contourner ce problème, nous nous appuyons sur un ensemble de données publiques sur les installations radioélectriques, sur des modèles bien établis de consommation énergétique des équipements et sur un ensemble d’hypothèses soutenues par la littérature scientifique. Nous montrons que, sur la période considérée, le nombre de stations de base et d’émetteurs-récepteurs ont augmenté à un rythme annuel moyen de 7,55 % et 18,27 % respectivement. Sur la même période, la consommation moyenne des stations a augmenté à un rythme annuel moyen de 9,89 % tandis que la consommation totale d’énergie en phase d’usage a augmenté à un rythme de 18,18 % par an. Nous montrons en outre que le l’introduction de la 5G a accéléré cette tendance malgré un récent démantèlement d’émetteurs-récepteurs 2G et 3G. Ces chiffres alarmants plaident pour des politiques volontaristes de sobriété numérique.
La conférence ICT4S (Information and Communication Technologies for Sustainability) a eu lieu à Rennes du 5 au 10 juin 2023. Elle a réuni des chercheurs de premier plan dans le domaine des TIC pour le développement durable et des représentants des gouvernements et de l’industrie, notamment des décideurs intéressés par l’utilisation des TIC pour le développement durable, des chercheurs s’intéressant aux effets des TIC sur le développement durable et des développeurs de systèmes ou d’applications TIC durables.
Image d’entête source GoodInTech